Oui je suis sûr qu'elles vous ont manqué, mes petites critiques sur les animes et autre. Comment-ça non ?! C'est quoi ses manières ?! Moi qui me saigne pour pondre toujours un petit truc bien structuré et bien argumenté à chaque fois, utilisant au maximum du peu de vocabulaire que j'ai pour vous faire rêver (ou pas). Franchement, quelle bande d'ingrats x)
Ceci-dit, ce n'est pas moi que ça va arrêté car me voici de retour avec cette fois une critique sur un groupe cher à mon coeur et qui mériterait d'être plus connus qu'il ne l'est actuellement : Between The Buried And Me.
Alors je vous vois venir "Ouai c'est un groupe de Métal, ça hurle, ça me casse les oreilles et tout !" et je vous répondrait "Non, BTBAM n'a rien à voir avec les Slipknot et compagnie qui font tout sauf de la musique !" (parce que vomir dans un micro n'est pas du Growl et taper comme un fou sur ses tomes ne devrait pas faire de vous le meilleur batteur du monde loin de là).
Bref qu'a ce groupe de si spécial ? Et bien un peu d'histoire pour commencer :p
Between The Buried And Me est fondé en 2000 par Thomas Giles Roggers (ou Tommy Roggers), chanteur, pianiste et accordéoniste (si si vous avez bien lu) du groupe. Avec lui, une jolie clique de musicos comptant Paul Waggoner, lead guitarist et soliste virtuose. Pourquoi je cite uniquement ces deux-là ? Et bien en fait, c'est parce qu'ils sont les deux seuls de la formation d'origine à faire partie de la line-up actuelle et tous les changements fais entre temps sont pour moi d'une importance non-négligeable, car c'est ce qui va faire que BTBAM va trouver sa voie, sur un chemin plutôt fastidieux.
En effet, le parcours de ce groupe maintenant parfait à mes yeux est loin de l'être, parfait. En 2002 sort leur premier album, Between The Buried And Me. Je ne m'attarderai que brièvement sur cette galette qui selon moi ne vaut pas son pesant de cacahuètes mais que voulez-vous, il faut bien commencer par quelque chose. Au moins, on y sent l'inspiration de plusieurs grands groupes de la scène rock et métal tels que Metallica, Queen et Pink Floyd.
C'est d'ailleurs cette inspiration qui va les faire connaître peu à peu, promesse d'un futur talent à venir, car il faut le dire, si les titres de BTBAM ne sont pas folichons à l'époque, ils ne sont pas tant dénués d'intérêt que ça. On sens un effort de composition un peu brouillon mais aussi un potentiel technique plutôt convaincant. M'enfin, vous savez ce qu'on dit avec les promesses hein ?
Bref, en 2003 sort The Silent Circus, prémices des compositions grandiloquente d'aujourd'hui. En effet, cet album marque une certaine progression dans la patte musicale de BTBAM, leurs compositions se faisant plus complexes, sortant des sentiers battus (et ennuyeux) d'un metalcore plus ou moins basique, pointant un peu plus leurs modèles de renom. Mais là encore, tout ça reste quelque peu brouillon. Cet album reste un foutoir de différents plans musicaux alternant Jazz, Metalcore, post-rock etc... Bref on se sent toujours un peu perdu malgré de grand titre comme
Mordecai qui sera reconnu longtemps comme le meilleur morceau du groupe avec un growl puissant et des riffs aussi brutaux que techniques, déballant un rythme blindé de contre-temps d'une maitrise presque Meshugesque avant les suppliques quasi-murmurées et aériennes de Tommy qui nous rend rêveur, presque nostalgique avant que le solo de Paul Waggoner ne vienne commencer un crescendo émotionnel avec un soli plutôt Jazzy et achevé à nouveau par le chant clair de Tommy, émouvant à vous en foutre des frissons. Et c'est surement ça le problème de BTBAM à cette époque. Leurs compositions avaient toujours cette structure growl/riff brutaux + passage aérien/chant clair ce qui au final amoindrissait la réussite de la recette. C'est comme manger trop de mousse au chocolat cuisinée par grand-mère x)
Mais heureusement BTBAM ne s'arrêtera pas là, et renchérira deux ans plus tard avec Alaska, album charnière de la formation. Les compositions laissent maintenant plus de place aux moment posés, cette fois mieux amené grâce à une ligne de basse plus marquée et plus techniques aussi. On doit cela au départ de Jason King en 2004, remplacé par ce monstre, que dis-je, ce dieu qu'est Dan Briggs, capable de passer d'un plan tout de douceur à un autre plus violent que jamais, marquant l'émergence d'une certaine forme progressiste qui n'impacte pas encore suffisamment sur le côté metalcore mais qui commence à se faire tout doucement sa place.
Deux autres changements à notés : l'arrivée de Blake Richardson à la batterie et de Dustie Waring prenant la place de second guitariste et qui apporteront tout deux leur petit brin de fraicheur aux composition du groupe, le premier se montrant plus à l'aise sur les transitions que son prédécesseur, le deuxième apportant de sublimes effets guitare qui seront beaucoup plus marqué sur l'album suivant, mais bien présent sur Alaska, particulièrement sur
Selkies : the Endless Obsession dont il est sûr que le magnifique solo de Paul Waggoner en deviendra une, mêlant virtuosité et riffs distordus d'une beauté éclatante. On comprend mieux le nom de l'album avec cette musique malgré la violence du titre éponyme que je n'apprécie pas vraiment, trop metalcore par rapport au reste de l'album.
Alaska ouvrira en 2007 sur Colors, leur meilleur album d'après la communauté de fan (ce qui n'est pas mon avis). Colors marque enfin le changement musical tant attendu depuis The Silent Circus et Alaska. En effet, BTBAM assois enfin ses influences Jazz et rock-prog comme il se devait de l'être, avec des morceaux comme Foam Born, Sun of Nothing et Informal Glutony. Bref vous l'aurez compris, on va vraiment passer au crible cet album et les suivants.
Colors (ou comment prendre une grosse claque)
Il faut avant tout savoir que cet album de 8 pistes sera exclusivement et intégralement joué lors de leur tournée aux Etat-Unis après sa sorti. Et on a de la chance parce qu'en plus, l'un des concert à été filmé par des professionnel pour leur DVD Live grâce auquel on se rend compte que si la prod sur l'album studio était bonne, ce n'est pas uniquement grâce aux techniciens de Lifeforce Records mais aussi grâce aux artistes car il faut le dire, si on retire parfois les voix venant du public, on a vraiment l'impression d'entendre le CD en concert, chose bien rare d'habitude. A force d'entendre Tarja de Nightwish chanter une octave au dessus de ce que c'est sur CD, on prend vite l'habitude de croire que c'est le cas pour tout les artistes. Joie est de constater que ce n'est pas le cas pour Tommy Roggers.
Ces types sont carrés de chez carrés. Pas un seul loupé, pas une seule fausse note malgré la concentration qu'exige la virtuosité des cinq américains. Car virtuoses, ils le sont.
Les compositions de Colors sont de véritables supplices pour celui qui voudrait reproduire ne serait-ce qu'un titre à l'oreille. Contre-temps, rapidité, violence(décrié par certains et qui je l'avoue peut être dérangeante quand on a pas l'habitude), émotions... tout y est.
Bref, Colors commence par
Foam Born sur une magnifique introduction au piano et au chant clair que nous devons à notre ami Tommy. L'ambiance en est presque Musesque (je parle du vrai bon vieux Muse d'avant cette merde de Black Holes and Revelations hein). Et là, c'est l'explosion avec un growl maitrisé, une ligne de basse aussi puissante que l'est la double pédale de Richardson qui alterne magnifiquement les frappes Tome Tome Cymbale Tome Tome shirley et vas y que je te colle un contre-temps sorti de l'enfer... bref je m'emballe.
Ce qui est choquant dans cette chanson aussi, ce sont ces petits moment de calme éphémère, encore brisé par ce growl impressionnant de maitrise.
S'ensuit ensuite
Informal Glutony avec son introduction au riff orientaux, vous emmenant dans les déserts d'Afrique avant de vous ramener sur terre par l'un des passages les plus extrêmes du groupe. Et toujours ce growl homogène du début à la fin. Et là, c'est un calme incroyable et un chant clair, dialogue entre les "Feed me fear" de Dan Briggs et la douceur de la voix de Tommy Roggers.
Au fur et à mesures que l'album avance, le côté metalcore se désagrège lentement mais surement, laissant un peu d'air au composition plus progressives. C'est le cas avec le départ tonitruant de
Sun of Nothing dont les riffs au début totalement metal laisse place à ce côté rock même si les growls sont toujours là. C'est aussi sur cette piste que Tommy nous montre toute la puissance de son chant clair (et tout son charisme dans le DVD), mais aussi sa folie avec ces "La-la-la la-lala" qu'on croirait sortis tout droit de la bouche d'un psychopathe échappé de l'asile psychiatrique. Et puis il y a aussi ces superbes solis de Paul qui suivent une trentaines de secondes plus tard.
Puis vient un moment d'accalmie avec ses samplers au synthétiseur précédent une musique plutôt festive et dansante et là c'est juste mon moment préféré de la chanson, quand Tommy commence à entonner "Floating Towards The Sun, The sun of nothing" avec sa voix la plus clair et la plus cristalline. Et on se rend compte que ce type est un véritable caméléon quand reprend les riffs lourds bien metalcore qu'il accentue avec un growl plus gras que jamais pour finir cette chanson qui est sans doute l'une des meilleures de l'album avec celle qui suivra.
Car
Ants of the Sky est surement le plus bel exemple de l'originalité de composition du quintette alternant les phases rock Queenesque, à celles dépendant plus du metal progressif à la Dream Theater avec de bon vieux sweeps qui sentent les années 80 et ces accords de piano transformé pour un rendu rappelant ce bon vieux temps. Et puis il faut aussi remarqué ses solis qui deviennent de plus en plus mélodique nous rappelant des groupe comme Rhapsody of fire. Bref cette piste est un véritable melting-pot d'influences qui la rendent vraiment intéressante, et c'était sans compter ce petit morceau qui nous rappel le rock ambiant de Pink Floyd suivi à nouveau de ce chant clair aérien et grandiloquent de Tommy qui devient par la suite un peu plus dérangeant (dans le bon sens du terme), angoissant avant le solo de Paul Waggoner, transpirant à la fois le Jazz et les solo de David Gilmour.
Petit moment amusant avant le grand finale, c'est aussi cette petite musique d'ambiance "Taverne Irlandaise" qui arrive de manière un peu incongrue, mais qu'importe, c'est du BTBAM quoi !
Prequel To The Sequel reste dans la même ligner, alternant les univers musicaux avec génie, dans des transitions pourtant pas évidentes mais qui nous paraissent naturelles. Allez savoir pourquoi. Et puis il y a aussi ce magnifique passage qu'on pourrait croire tirer d'un film de Tim Burton. Mais si, quand le morceau d'accordéon pré-enregistré se fait entendre, juste avant cette monté en puissance de Tommy. Et puis le chant clair y est toujours impeccable.
Et vous pensez que Colors ne peut plus vous surprendre ? Et ba vous n'allez pas être déçu des 17 dernières minutes de la galette (ou du chaud) car les deux dernières pistes sont vraiment les plus impressionnantes de l'album.
Jusque-là, vous allez me dire "Hey mais ton Dan Briggs là, il a quoi de si exceptionnel ?". Et bien avant de passer à
White Walls (la meilleure piste de l'album) écoutez donc cette magnifique interlude qu'est
Viridian. Alors il maitrise pas son instrument maintenant mon Dan Briggs (non je parlais bien de sa basse bande de pervers) ? Et puis excellente intro pour White Walls vous le reconnaitrez (enfin si vous l'écoutez). En fait je crois que le seul moyens de voir ce que vaux White Walls, c'est encore de l'écouter (de préférence en Live) parce que je n'ai vraiment pas de mots pour décrire ça à chaque fois que je la passe dans ma playlist.
Mais le pire, c'est de me dire qu'ils sont encore devenu meilleur avec leur dernier album en date : The Great Misdirect.
The Great Misdirect (ou comment s'en reprendre une derrière)
Six chansons cette fois et je dois dire que c'est bien suffisant vu qu'on approche les 60 minutes sur le CD comme Colors faisait environ 64 minutes. Et comme Colors on commence en douceur par
Mirrors.
Enfin en douceur. Faut dire que cette chanson à quelque chose de malsain. Pour tout vous dire, je ne saurais dire pourquoi. Mais ce qui est sûr, c'est que vous redoutez la suite à l'intro. Pourtant cette impression se décante quand Paul Waggoner et Dan Briggs font à nouveau preuve de leur technicité sur une piste rock et une ligne de basse jazzy.
Mais le chant clair de Tommy Roggers est encore présent dans votre tête et reviens vous assaillir de cette impression avant
Obfuscation.
Et un départ canon mais on sens quand même que BTBAM a encore laissé l'aspect metalcore au placard... définitivement ? Non je vous rassure, les growl de Tommy sont encore là pour nous prouver que non et les riffs bien lourds à se briser la nuque dans un headbang furieux reviennent rapidement. Mais elle est bien moins présente que sur Colors et laisse de plus en plus de place pour les accalmies de rock ou de rock ambiant pour notre plus grand plaisir (ou pas). On sent aussi sur
Obfuscation une folie qui, alors que sur Colors ne faisait que passer un petit instant, se montre omniprésente appuyée par les solis plus psychédéliques de Waggoner, inspiré de Pink Floyd surement. Et comme la folie, ces solis viennent, partent, reviennent et repartent encore pour laisser un peu d'air pour Dustie Waring et Tommy Roggers.
Les treize premières minutes passées commence ma chanson préféré de Between The Buried And Me :
Disease, Injury, Madness.
DIM (non pas les caleçons), est une chanson peu accessible, plutôt calme une fois passé les Growl de Tommy, remplacé par des soli de rock ambients ou par un chant clair qui se fait plus de place que dans les autres compositions du groupe. Ce chant clair me touche plus aussi, surement plus mature qu'il ne l'était à l'époque d'Alaska.
Dan Briggs aussi s'en donne à coeur joie, la ligne de basse étant juste ahurissante de technique, même si elle se fait moins puissante qu'avant. Pourtant c'est cette ligne de basse que j'aime et que vous aimerez peut-être.
Niveau percussion en revanche, on est puissant pour accompagné les Growl mais sur certains passage, on se fait juste plus techniques. N'hésitant pas à nous harceler de contre-temps de temps en temps, Richardson accompagne joliment le solo aux influences jazz-rock de Waggoner.
D'un point de vue émotionnel on ressent plein de choses : colères, tristesse, désespoir, bonne humeur, puis re-colère. C'est à croire que les ricains cherchent à nous rendre fou avec cet ascenseur émotionnel.
En parlant de devenir dingue, la piste suivante est surement l'allégorie de la folie la plus totale :
Fossil Genera : A Feed from Cloud Montains. Ce morceau est diabolique. L'introduction au piano montre clairement l'orientation barrée de BTBAM, et mon esprit se voit rapidement sous le chapiteau d'une troupe de cirque un peu spécial où les clowns seraient juste complètement malveillants. Original et totalement spé. C'est tout ce que je trouve à dire pour décrire ça. La ligne de basse est toujours aussi extraordinaire et la violence toujours aussi bien dosée. Quant à l'outro, je le trouve sensationnel bien qu'il n'y ait rien d'épique si ce n'est la monté dans les aigüe de Tommy Roggers (et il est foutrement juste quand il chante cette chanson en Live ce qui est d'autant plus impressionnant).
Pour ceux qui ont la migraine, la prochaine risque de vous plaire, car cette fois-ci, pas de Growl x)
Desert of Song commence par une introduction Blues à la guitare et le chant de Paul Waggoner venant aider Tommy dans son ouvrage me rappel juste les bons vieux Western des années 50-60 et 70. Par contre, c'est vraiment un sentiment de nostalgie qui nous prend au tripes.
Le solo de Waggoner et la ligne de basse de Briggs vous achèvent, vous déchire l'âme et le chant de Tommy Roggers, plein de poésie, n'arrange rien à l'envie de pleurer qui vous prend mais qui n'arrive pas au bout. C'est dans cet entre-deux états que vous vous retrouvez à l'introduction de
Swim to the Moon, longue de ses 17 minutes.
Et j'ai bien dit longue parce que c'est ce qu'elle me parait quand je l'écoute. C'est surement l'une des seules chansons de BTBAM que je me refuse d'écouter, pleines de solis pompeux de technique et vide du reste. Au final, c'est vraiment la piste qui gâche l'album selon moi. Moins original, moins fou, moins prenant, moins touchant. Honnêtement, je n'ai pas le courage de l'écouter pour vous la détailler plus, je pense qu'il est à vous d'aller la découvrir par vous-même pour comprendre ce que je veux dire par-là (et si vous avez réussit à tenir l'écoute des autres pistes, ce qui j'avoue peut être une épreuve pour ceux qui n'écoutent pas du metal et qui ne supportent pas le Growl).
Nous voilà enfin arrivé au bout. Juste pour info, BTBAM a sorti il y a un peu moins d'un an un EP concept intitulé
The Parallax Hypersleep Dialogues long de 35 minutes avec trois chansons juste extraordinaires même si ce n'est pas au niveau de The Great Misdirect.
Si vous avez tenu jusque là, et si vous avez aimé BTBAM, alors je vous le recommande chaudement.
Pour les autres, je suis désolé d'être à l'origine d'horribles migraines (ou pas) et vous invite chaudement à aller prendre un doliprane x)
PS : les images viendront plus tard parce que l'hergeur plante à mooooooort